Nous voilà arrivés dans la capitale chilienne où nous restons pendant une semaine afin de pouvoir rencontrer de nombreux entrepreneurs et travailler sur diverses missions nécessitant une connexion internet (architecture du site internet, traduction du site, mise en page des articles et portraits entrepreneurs, …)

Nous qui pensions que le coût de la vie serait de moins en moins élevé au fur et à mesure de notre avancée, Santiago nous prouve le contraire… les prix dans la capitale sont tout aussi chers qu’en France (Les empanadas ont doublé de prix, c’est terrible !).

Notre vie de nomade sans domicile fixe nous permet de loger chez quatre personnes différentes et de découvrir de nombreux quartiers de Santiago.

Nous passons trois jours chez Guillaume dans le quartier populaire de Huechuraba, contact pris auprès du frère de Nicolas qui s’avère au final être une connaissance de Bretagne de Paul. Décidément, les Bretons sont partout et se reconnaissent !

Nous partons le deuxième jour dans le centre de Santiago où trois interviews sont planifiées.

Nous avons la chance de rencontrer des entrepreneurs de toutes nationalités venus tenter leur chance sur le continent sud-américain, mais surtout au Chili qui semble être “the place to be” pour lancer son business. Nos interviews se déroulent dans l’espace de co-working Start-up Chile, une sorte d’incubateur où les start-ups sont sélectionnées puis soutenues financièrement par le gouvernement pour lancer leur activité. Notre première interview se fait avec Maximiliano, un chilien ayant lancé sa start-up « Kénos », une crème hydratante naturelle pour le visage, à base de kératine issue du pelage des moutons. Cet échange nous permet de devenir des experts en cosmétique (très utile pour nos soins du matin après une belle nuit sous la tente…). Nous avons ensuite la chance de rencontrer Soledad, une autre chilienne ayant monté une start-up dans le domaine de la restauration/hôtellerie, « Eatout ». Son concept est de créer une nouvelle expérience culinaire en proposant un service original et insolite aux clients, en les mettant en relation avec des chefs cuisiniers afin de changer des habitudes des restaurants classiques. Enfin, nous découvrons l’histoire incroyable d’un pakistanais ayant un parcours atypique. Il travaille actuellement sur une plateforme permettant de faciliter l’obtention d’un visa selon le pays d’origine et de destination.

Au fur et à mesure de nos rencontres, les différences marquantes entre l’Argentine et le Chili nous sautent aux yeux. Ce pays semble être un véritable “El Dorado” pour monter son entreprise, notamment grâce au soutien du gouvernement et à un écosystème politico-économique stable.

Après trois jours, il est temps pour nous de laisser un peu d’espace et de liberté à nos hôtes pour découvrir un nouvel hébergement dans le centre de Santiago. Merci à Guillaume et Aurélie pour votre superbe accueil et de nous avoir fait découvrir votre association !

Direction le centre de Santiago où nous sommes accueillis pour une nuit chez Antoine, un ami de l’EDHEC effectuant un stage à Santiago. Nous rencontrons par la suite Jean-Gabriel, un français implanté à Santiago ayant lancé lui aussi son entreprise de cosmétique (décidément, on commence à devenir incollables). Outre l’interview enrichissante, nous profitons de ce moment pour partager notre aventure et écouter les péripéties croustillantes de Jean-Gabriel, notre nouveau gourou, parti il y a quelques années faire un tour du monde à vélo pendant près de 2 ans sur le thème du handicap mental. Record de Jean-Gabriel: 300 kilomètres en une journée! Oui, cet homme ne joue pas dans la même cour…

Nous restons les trois derniers jours chez Delphine et Cris. Delphine est une ancienne étudiante de l’EDHEC ayant eu diverses expériences entrepreneuriales au Chili, notamment dans la vente/livraison de bières en box cadeau. Du trois en un, entre couchsurfing,interview entrepreneur et relation alumni de l’EDHEC à l’étranger, nous réalisons le combo parfait. Merci encore Delphine et Cris !

Nous profitons de notre dernière soirée à Santiago pour rencontrer Jean Marc, un français et ancien EDHEC lui aussi, implanté au Chili depuis 25 ans. Ancien président de la chambre de commerce franco-chilienne et à la tête de sa propre entreprise d’import de matériel de viticulture, Jean Marc n’est aujourd’hui plus du tout au stade de la start up. Néanmoins, son expérience nous est très enrichissante, tant sur le point professionnel que sur les points culturels et économiques du Chili. Nous le remercions encore une fois pour ce dîner exceptionnel !

Nos têtes sont bien remplis, il est temps pour nous de nous remettre en selle et mettre cap à l’ouest vers Valparaiso, où deux autres interviews sont prévues. Bien que cette pause alliant travail et rencontres nous ait fait du bien à tous les trois, il s’avère étrangement que le vélo nous avait quelque peu manqué !

Oui oui oui, nous réalisons avec joie le plaisir de reprendre la route en direction de Valparaiso. La route est belle, la température est parfaite et le souffle léger du vent vient nous pousser tranquillement.

Nous décidons de faire le trajet en deux étapes. Cela nous offre le privilège de camper dans la propriété d’une famille chilienne à la tête d’un business multiple et quelque peu douteux mixant agriculture, ranch de chevaux, réparation de camions, maison d’hôtes. Légal ou non, cette nuit nous offre un panorama fabuleux en haut d’une colline, seule au monde face aux centaines d’hectares de vignes.

Arrivés à Valparaiso après une route plutôt agréable, nous logeons chez Maëlle et Valentino, un couple d’entrepreneurs français, jeunes, ambitieux et même beaux (Le rêve américain ? Euh non valparaisien). Ils travaillent actuellement dans le lancement d’une marque de sirop nommée “Siropa” ayant pour but de lutter contre l’obésité infantile au Chili.

Aussitôt arrivés, ces derniers nous proposent une visite guidée de cette ville classée au patrimoine de l’UNESCO. C’est parti, nous voilà escortés pour une balade culturelle. Nos yeux ne cessent de regarder dans tous les sens. Cette ville laissée comme terrain de jeux aux artistes est encore plus belle en vrai que sur Google.

En tant que cyclistes professionnels, le premier aperçu flagrant est le dénivelé. Une ville laissée aux skieurs, sans neige ? Une montée, une descente, une montée à 45 degrés, c’est en tout cas une ville peu adaptée pour nos montures de 45 kg. À première vue chaotique et sale, nous changeons rapidement d’avis en parcourant les petites ruelles pleine de vie. Nous arpentons les hauteurs de Valparaiso pour admirer ses quartiers colorés, ses petits chemins, et surtout cette exposition omniprésente d’illustration urbaine (on peut dire que c’est du street art pour les intimes).

Nous nous sentons bien, peut-être même un peu trop finalement, l’atmosphère de Valparaiso nous plait, nous avons envie de rester alors … alors… On reste !

Le lendemain, nous partons à la découverte d’un concept aussi incroyable qu’original. Nous interviewons un néo zélandais ayant construit « Winebox », un hôtel créé entièrement à base de 25 conteneurs recyclés alliant cave à vin, hôtel et bar en rooftop. Visite guidée, dégustation d’un cabernet sauvignon, petit verre sur le rooftop et pour finir réalisation de notre interview entrepreneur, ce combo est lui aussi parfait. Nous découvrons au fur et à mesure de cette visite l’architecture extérieure originale et celle d’intérieur qui joue elle aussi 100% le jeu. On retrouve des demies baignoires faisant office de canapés, des portes de conteneur à la place des tables, des sièges en tonneaux de vins… Les entrepreneurs ont de l’imagination et cela nous donne l’envie de nous lancer à notre tour.

Les visites et interviews sont maintenant terminées. Nous pouvons reprendre notre route vers le Nord en longeant la côte Chilienne. Notre itinéraire consistera à longer pendant 1500 km une bonne partie de la côte jusqu’à Antofagasta puis revenir dans les terres direction San Pedro de Atacama en traversant le désert.

La route du littoral est agréable et nous ne sommes pas peu fiers d’avoir réussi à relier à vélo l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.

La route réserve de nombreuses surprises et nous rappelle trompeusement les paysages français. 15 min de vélo et nous voici à Biarritz, 30 min plus tard, nous voilà arrivés en Bretagne Nord. La sortie du village nous permet cependant de faire un stop à la Baule-Escoublac.

À la recherche d’un endroit mythique pour passer la nuit, chacun émet son souhait. Corentin rêve de planter la tente dans une immense forêt, Nicolas souhaite lui être face à la mer en haut d’une falaise tandis que Paul s’imagine déjà un coucher de soleil au bord d’une falaise avec la montagne dans son dos. Le rêve se réalise et tous nos souhaits sont exaucés ! Après 1h de petits chemins de terre et de sable qui nous rappellent farouchement les galères argentines, nous voilà nez à nez avec un de nos plus bel espace de camping, vue à 360 degrés sur le Pacifique et la cordillera. Le spectacle est grandiose et chacun y trouve son moment de bonheur (moment de méditation face au coucher du soleil, descente de la falaise pour atterrir dans une grotte tout droit sortie de Pirates des Caraïbes… ). Le bonheur est omniprésent !

 

Après une nuit calme et fraîche, nous partons en continuant de longer la côte chilienne à la recherche des vagues et du meilleur spot de surf. Tout est beau sur le papier, on se croirait dans un rêve mais les chemins de sable inexploités nous remettent les pieds sur terre. 8 km de chemins ensablés à vaincre avant d’atteindre la première route praticable. Nous mettons finalement près de deux heures à longer cette falaise.

Nous trouvons finalement notre bonheur et nous rencontrons Diego, un surfeur pro qui possède une école de Surf et une auberge de jeunesse. Nous surfons toute l’après-midi avant de dormir dans son hostel. On commence à bien s’entendre avec lui, tellement bien qu’il nous invite à passer quelques jours dans sa famille dans le nord du Chili.

Après avoir parcouru la Ruta 7 entre Buenos Aires et Santiago nous voilà au début d’une nouvelle route qui nous accompagnera pendant près de 1500 km. Nous atteignons dans un brouillard épais la Ruta 5 où nous retrouvons le charme incontestable des axes routiers où nos amis les camioneros sont de retour dans la partie. À première vue, cette autoroute ressemble à des montagnes russes chilienne, ce qui nous contraint à réduire notre moyenne de kilomètres journaliers. Après quelques échanges avec les locaux et différents voyageurs rencontrés sur la route, nous comprenons que nous embarquons dans un enfer et que la solitude viendra rapidement refaire surface. “La Ruta 5 ? Oh terrible, terrible ! C’est vide, il n’y a rien, terrible terrible !”

La première partie de cette Ruta 5 est plutôt belle et nous pouvons profiter de l’air frais de la côte, des paysages côtiers et des parcs nationaux.
Il faut savoir parfois enfreindre les lois pour goûter aux meilleures choses. À la recherche d’un lieu de campement, nous décidons de poser notre tente dans un des parcs nationaux fermé au public à partir de 18h. Après plusieurs obstacles en tous genres, nous voilà au milieu d’un parc ressemblant à un mix entre la savane africaine et les parcs nationaux du Texas.

Les kilomètres passent et nous réalisons peu à peu un changement de paysage. Des montagnes désolées, des montées à n’en plus finir, un brouillard épais, une humidité atroce, un vent glacé en fin de journée, rien à l’horizon… nous faisons près de 2000 mètres de dénivelé positif par jour. Bienvenue à Disneyland Ruta 5. Rien de mieux pour se démoraliser. Il faut donc savoir trouver un sens à notre journée et celui-ci fut très simple: foncer ! Notre objectif de ces trois jours se résume donc à rester la tête dans le guidon et foncer dans ces montagnes. Les jambes et les mollets deviennent des obus tendus comme une crampe, nous avalons les kilomètres non sans mal, mais c’est un bon entraînement pour la Bolivie! Nous forçons d’ailleurs un peu trop et nos corps commencent à pâlir. À commencer par Nicolas qui souffre de plus en plus d’un début tendinite en bas du tibia. Nous décidons donc de nous arrêter pendant deux jours dans la ville de La Serena afin de clarifier le problème et d’avancer sur le projet.

Pour se coucher moins bête le soir :

Notre réchaud multi-combustible Primus semble avoir rendu l’âme sans raison depuis 2 semaines et il s’avère difficile de trouver un équivalent ici. Si vous aussi, vous éprouvez des difficultés en camping pour faire chauffer votre riz, nous avons la solution !

Il vous suffira simplement de deux canettes, un peu de coton, un couteau, de l’alcool à brûler et le tour est joué.

Bientôt le tutoriel montage en vidéo … Mac Gyver Rocketbiker.

3 comments on “Bienvenue sur la Chili Coast Carne | Quatrième et cinquième semaines d’aventure

  1. Bravo messieurs ! C’est très intéressant de vous suivre et les photos sont magnifiques ! Bon courage pour les moments , heures ou jours d’effort , prudence !
    Avec une pointe d’envie non dissimulée ….bises à Paul .
    Tata Eli DDL 😃

  2. Coucou Paul ! je me régale avec tes articles c’est vraiment top. Je me demandais si les rdv avec les entrepreneurs étaient tous pris par avance ou si certains étaient imprévus ? Tu me répondras plus tard 🙂 merci pour tes belles photos, vous avez un vrai talent pour saisir l’instant. Bises de Bretagne 🙂

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