3 semaines en solo au Pérou, récit de Nicolas

 

“C’est en quête d’une aventure nouvelle et encore plus intense que je prends la décision de partir seul pendant 3 semaines à la découverte de la cordillère péruvienne. Je suis un peu anxieux car je n’ai par le passé jamais voyagé seul mais ce défi me procure également une forte dose d’excitation ! C’est donc avec des sentiments divers que je quitte la capitale historique des Andes.

L’objectif de ces premiers jours en solo est de suivre la route du mythique du Machu Picchu en passant par un col à 4300 mètres pour ensuite s’engouffrer dans la jungle pour quelques jours.

Cusco étant entourée de montagnes, la sortie de la ville est assez « sport » avec des pentes à plus de 10 %.  La descente qui s’en suit se passe à merveille jusqu’à ce qu’une méchante pluie vienne gâcher la fête et m’oblige à dormir dans une auberge.

C’est le lendemain que tout se corse !

Je m’attaque à un gros morceau cette fois ci, une montée infernale de 40 km et surtout un dénivelé positif de 1600 mètres. L’ascension se déroule au mieux, rythmée par la voix d’Edouard Baer qui tous les jours m’intrigue de plus en plus sur Radio Nova.

Ne voulant pas geler pendant la nuit, je décide d’installer mon campement de fortune 300 mètres en dessous du sommet à côté d’un ruisseau : un véritable havre de paix malgré un froid tenace pendant la nuit. Le soleil se couche à 17h pendant cette période de l’année et les soirées sont donc longues et ennuyeuses quand on est seul dans la montagne. A part lire, je ne trouve d’autres activités que de dormir.

M’étant couché extraordinairement tôt, je me lève à 5h30 du matin et je m’attaque sur les coups de 7 heures au reste de la montée. Après deux heures d’effort dans la fraîcheur matinale, j’atteins le sommet à 4300 mètres sans trop de peine (c’est qu’on commence à être habitué) et à ma grande surprise ce dernier se trouve couvert d’un manteau neigeux. Après quelques photos avec des touristes quelques peu surpris de ma présence à cette altitude, je m’engage plein d’entrain dans une des plus longues descentes de cette aventure. Je parcoure 70 km en à peine plus de deux heures, passant de plus de 4000 à seulement 1000 mètres.

Ayant déjà visité le Machu Picchu quelques jours auparavant, je dépasse sans remord le chemin sinueux qui mène à la capitale Inca pour m’engouffrer peu à peu dans la forêt. La faune qui jusque-là se limitait à de nombreux chiens errants (et surtout méchants) et quelques oiseaux charognards, devient de plus en plus présente. A l’inverse, et à ma plus grande satisfaction, je croise les derniers touristes (appelés Gringos ici) que je verrais pendant plusieurs semaines.

Je m’engage de plus en plus dans la forêt, ici il n’y a jamais de touristes, les habitants me prennent pour un dingue quand je leur dis que je viens de Buenos Aires. Plus je m’engage sur cette route, plus les habitants ainsi que la police me préviennent que la région est dangereuse et qu’il est fortement déconseillé de rouler à la nuit tombée. En effet, cette région est classée à risque car quelques groupes armés dépendant du business de la drogue jonchent la forêt. C’est donc avec une certaine boule au ventre que je parcoure ces 300 km dans la forêt. Pour autant, je décide ne pas faire demi-tour car je devrais repasser inévitablement par Cusco et faire un détour de plus de 1000 km. Egalement, je me retrouve dans l’obligation de dormir chaque soir en auberge afin de réduire les risques. Je croise quotidiennement des pick-up remplis de soldats armés de Kalachnikov (sans rire) et je ne sais pas si cela doit me rassurer ou plutôt m’effrayer.

Après plusieurs jours passés dans la région, je me rends compte que je ne suis pas un grand fan de la moiteur écrasante et des régiments de moustiques. Je suis à 600 mètres d’altitude et je dois passer un col à 4600 mètres sur une route ensablée totalement délabrée afin de retrouver la cordillère. Réalisant que le temps manque cruellement et que cet environnement ne me plaît pas tant que ça, je me convaincs de faire exceptionnellement une entorse à mes principes et de faire du stop. Je trouve rapidement un pick-up qui accepte de m’emmener au col. Après plusieurs contrôles de l’armée (eh oui ils ne rigolent pas par là-bas) et plusieurs heures de montée à être malmené comme un sac à patate dans la benne du pick-up, je me retrouve dans un environnement diamétralement opposé. Ici il fait terriblement froid, l’air est sec et un vent puissant n’arrange rien. Je me retrouve subitement sur Mars, tout seul, à la nuit tombée, sur les hauteurs de la cordillère ! Je m’empresse de trouver une chambre chez l’habitant 600 mètres plus bas car je commence malgré moi à ne plus sentir mes extrémités.

Désormais, il me reste une dizaine de jours tout seul et j’ai terriblement envie de faire quelque chose dont je me rappellerai toute ma vie. Je ne sais pas pourquoi, mais je me rappelle toujours davantage des moments où j’ai été en difficulté et où j’ai dû me surpasser pour réussir. Voilà c’est ça, c’est surement un peu stupide mais je réalise que si je veux que cette fin de voyage reste marquée dans ma mémoire, il faut je sorte totalement de ma zone de confort. Certains parleront de bêtise et d’inconscience, mais pour moi c’est un moyen de me sentir vivant !

J’avais vaguement vu sur internet un chemin mythique de 350 km traversant une partie de la cordillère entre 4000 et 5000 mètres d’altitude, en autonomie quasi-totale et avec un dénivelé de dingue (1400 mètres de d+ par jour en moyenne). Un chemin oublié de la civilisation où seuls quelques villages subsistent et dont la merveille des paysages dépasse la difficulté de la tâche. Voilà c’est bon, j’ai trouvé, c’est exactement ce qu’il me faut ! Allez googeler «  Peru Great Divide » sur le net si vous voulez un petit aperçu technique.

Après deux jours de route et 2600 mètres d’ascension plutôt épuisants, j’arrive au départ du chemin et je décide de prendre un jour de repos pour réparer les dégâts tant physiques que matériels.

Motivé comme jamais, je me lève à 5 heures du matin pour un départ à 6 heures accompagné des premières lueurs du jour. Aujourd’hui, 1300 mètres de dénivelé positif au programme pour atteindre un petit village dans une vallée voisine.

Après 4 heures de montée intenses sur un chemin ensablé et rocailleux et un bon mal de crâne, j’arrive au col à 4850 mètres (plus haut que le mont blanc !!) et je contemple à 360 degrés la beauté insaisissable du paysage. Dommage que les photos ne rendent jamais aussi bien qu’en vrai.

Au cours de la descente, je croise une fête de village qui me parait bien sympathique. J’arrive sur la place du village et là, des centaines de locaux me regardent d’un air ahuri. Petit moment déconcertant mais vite oublié lorsque plusieurs péruviens viennent m’aborder et m’offrir des chopes de bières,à peine descendu de mon vélo. Me voici rapidement encerclé et je me vois serrer plus de mains que Chirac durant une fête du boudin en Corrèze.

Pendant un certain temps je me vois offrir de la « cerveza » (avec modération d’autant plus que le lendemain j’ai de la route) mais il est mal vu ici de refuser un verre. Je passe un bon temps avec mes nouveaux amis et je découvre peu à peu la culture Quechua ainsi que quelques mots de vocabulaires que j’ai vite oubliés.

Il est 19h, les fêtards me conseillent d’aller voir le maire pour lui demander de m’ouvrir une salle municipale pour déposer mes affaires. L’un d’entre eux me montre où se situe le maire et à ma plus grande stupéfaction j’aperçois un homme définitivement éméché, dansant avec sa bannière d’élu au milieu de la foule avec une grande bouteille à la main. Je décide de ne pas aller le voir et l’un de mes amis me propose de dormir chez lui, enfin plutôt dans un grenier à patate, mais non c’est toujours mieux que dans le froid.

J’apprendrai le lendemain matin qu’une partie des villageois ont fini leurs soirées avant 20h. Ambiance péruvienne garantie…

Le lendemain matin, le réveil est encore une fois très matinal car je dois faire des provisions pour 3 jours en raison de l’absence de villages pendant les 150 prochains kilomètres. Je pars donc chargé comme une mule avec 3 kilos de nourritures et 5 litres d’eau. J’avoisine les 30 kilos de chargement et cela se fait terriblement sentir dès les premières boucles. Je me lance dans l’ascension de deux cols à 4700 mètres d’altitude dans la journée, le premier se passe sans problème, j’arrive au sommet à midi, je redescends de 1000 mètres dans la vallée pour attaquer le deuxième mais je me commence à me sentir profondément exténué. Je m’arrête dans la montée après 300 mètres d’ascension dans un coin avec une vue imprenable. Je commence à me sentir seul, aujourd’hui je n’ai croisé quasiment personne, quelques bergers au loin mais rien de très relationnel…

Après une nuit difficile, à cause de la pente de la montagne qui m’a fait pas mal glissé au fond de ma misérable tente. Une journée encore plus difficile m’attend ! 3 cols à 4800 mètres en moyenne et 1300 mètres de dénivelé positif. Cependant, la route est incroyable, magnifique, insaisissable, je suis seul au monde dans ces montagnes et je me rends compte que cela ne m’est jamais véritablement arrivé et qu’il est très rare dans ce monde de se retrouver dans cette situation. Je pense à ma sœur Charlotte qui a traversé l’Atlantique en solitaire et je me rends compte, maintenant que j’y suis, à quel point être seul est excitant mais en même temps tellement déconcertant. On ne peut compter que sur soi-même !

Dans le même temps, je me rends compte que je n’ai pas prévu assez de provisions et que je dois commencer à rationner. Il me reste 300 grammes de pâtes, une pomme, et 300 grammes d’avoine ! Je m’en veux terriblement, d’autant plus qu’il me reste 70 km avant le prochain village et je ne suis même pas sûr d’arriver le lendemain.

Ce soir, c’est la nuit la plus haute que j’ai passé de toute l’aventure et surement le spot le plus incroyable ! J’installe mon campement à 4700 mètres d’altitude à côté du laguna d’un bleu profond. C’est également sans nul doute la nuit la plus froide de ma vie, le thermomètre tombe à -10°, tout est gelé dans la tente, les parois, mon unique pomme, je ne peux pas boire car toute mon eau est gelée.

Le froid mordant me réveille très tôt et malgré moi, j’assiste à un lever de soleil sans pareil. J’ai l’impression d’être sur une autre planète et je reste pendant de nombreuses minutes émerveillé. Je me rends compte alors de la chance que j’ai d’être ici.

Cette journée qui commence est très difficile avec une route totalement ensablée qui me force à pousser la charrue pendant plusieurs kilomètres. Un effort intense quand on est à l’altitude du plus haut sommet d’Europe. Comme je le craignais, la nourriture manque cruellement, je ne mangerai aujourd’hui seulement 300 grammes d’avoine et une pomme, mais je tiens le coup malgré un col à 4930 mètres d’altitude, un record !! Les nombreux lacs rendent la vue époustouflante et je reste un petit bout de temps au sommet afin de contempler naïvement les alentours.

Après une descente éprouvante de 30 kilomètres passant de 4900 à 2900 mètres dans la nuit noire, j’arrive enfin dans un village après 3 jours sans civilisation, affamé et dans un sale état mais fier du chemin parcouru.  

Après une nuit plus que régénératrice dans une auberge, je repars à 6h30 du matin pour 2 jours de montée afin de vaincre le dernier col à 5000 mètres d’altitude. Durant ces deux jours, je rencontre plusieurs villages et je réalise la générosité parfois débordante des Péruviens. Sur la route, un homme s’arrête et m’offre deux paires de lunettes sans rien demander en retour. L’homme était vendeur de lunettes mais son geste m’a réellement touché.
Et ça ne s’arrête pas là, 300 mètres plus loin, une famille s’arrête à mon niveau, me dit que je suis fou, et m’offre un yaourt !

Aussi, cela fait une semaine que certains locaux me disent qu’il y’a un groupe de trois français ayant 2 jours d’avance sur moi, mais bon, sans réseau pour les contacter et ne pouvant aller plus vite, j’oublie vite l’idée de les rejoindre.

Le lendemain, je pose ma tente à 4500 mètres d’altitude. Il y’a beaucoup de vent et il fait très froid dès 16h.


Mais encore une fois, le paysage est à couper le souffle, je suis au-dessus d’une laguna et je fais face à une chaîne de sommets enneigés. Je me couche tôt car le lendemain j’attaque le dernier col à 5000 mètres après être redescendu à 3800 mètres : sacré programme en vue pour finir en beauté ces trois semaines en solo.

La journée est longue et les kilomètres défilent trop lentement pour moi. J’ai envie d’en découdre ! Après 2 heures de descentes et plus de 4 heures de montée sans répit, j’atteins le col étonnement en pleine forme, ce qui me permet même de laisser mon vélo et de grimper sur quelques centaines de mètres pour dépasser la barre salvatrice des 5000 mètres. C’est bon ! Pari réussi ! J’ai réussi à vaincre ce chemin mythique ! C’est avec une certaine émotion et un pincement au cœur que je quitte les cimes des Andes pour me rendre à Lima… Mais bon pour me réconforter, Pachamama, la déesse de la terre m’offre sur un plateau la plus grande descente de l’univers, 130 km pour dégringoler de 5000 mètres d’altitude jusqu’au niveau de la mer. Sensation garantie et casque de rigueur !

A bientôt pour la suite !

 

Récit de Corentin

 

Solitude, nf. – “situation de quelqu’un qui se trouve sans compagnie, séparé, momentanément ou durablement, de ses semblables.”

Midi. Les douze coups de la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption résonnent doucement dans l’activité de Cuzco. Tout au long du mois de juin, la fête du Soleil bat son plein : danses de rue, cortèges locaux… La région entière semble s’être retrouvée ici. Et au milieu de cette réunion, moi voici seul. Après avoir travaillé de l’aube à l’aurore et m’être accordé un court repos, me voici à nouveau sur mon vélo. Cette fois-ci, je suis malade. Malade et face à 300m de dénivelé en pleine ville sur moins de 2km. Miam. Après avoir partiellement survécu à cette première galère, je fais face à un nouveau problème: parti sans tente, je ne me sens pas de dormir à la belle étoile étant malade. Prochain hostel : 40km de montagne. 3 heures plus tard, de nuit et doutant d’avoir -encore- in pneu crevé, j’arrive à l’endroit indiqué sur la carte. Une ruine me sourit. Désespéré, je demande au commissariat si un hostel existe dans ce village. “Si amigo!” Un d’entre eux m’indique donc de suivre son 4×4 gyropharé. Épuisé, je m’écroule dans le lit mis à ma disposition et me réveille le lendemain pour me rendre contre que mon mal de ventre s’était grandement amplifié. C’est décidé : je passe la journée à travailler, dormir et boire du Coca-Cola™.

Troisième jour seul. Je me convaincs être guéri et me décide à me mettre en route. Un sentiment m’avait échappé : le doute d’avoir crevé. La dure réalité s’impose à moi. Après 30 minutes passer à enlever le micro-bout de fer coincé au plus profond de mon pneu, je roule. Pour palier aux début de mes soucis, la route s’offre à moi avec une première portion à 1500m de dénivelé négatif que j’avale en 1h. Ce soir-là, je ne trouve rien de mieux pour ma première nuit à la belle étoile que les rives d’une rivière au bout de ma dernière descente.

Jour 4: qui dit dernière descente dit début de l’ascension… Face à 1900m de côté, quoi de mieux que de retomber malade ? Après une traversée de la rivière, un caillou glissant et des chaussures trempées m’annonçant la couleur de la journée dès 7h du matin. Il me reste 60km avant d’atteindre le début de mon trek pour le Choquequirao, je décide aux vues de mon état précaire et du dénivelé continu face à moi de faire du stop. 1h, 2h, 3h… Personne ne s’arrête. Nouvelle prise de décision : sachant qu’un village se trouve 10km plus loin et 700m plus haut, je tente le début de l’ascension. Au bout de 2km, mon ventre m’abandonne. Je suis contraint de recommencer mon activité d’auto-stopper. Au bout d’une heure, à bout de patience, je décide d’essayer d’arrêter les voitures en direction de Cuzco également. Première tentative: succès. Une belge, un péruvien et leurs enfants arrêtent leur pick-up et me proposent de dormir l’après-midi dans l’hostel de la grand-mère paternelle avant de me raccompagner après leur repas de famille à leur propre camping/hostel. Je passe l’après-midi à dormir… Ce qui ne m’empêchera pas de me coucher directement en arrivant le soir.

Le lendemain, la propriétaire belge me fait visiter les lieux en m’expliquant le principe de son ONG aidant les enfants péruviens à obtenir une éducation complémentaire. Je passe une partie de la journée à aider les volontaires en leur faisant de la créa (flyers, etc.) Toujours malade, je prends également le temps de finir le trailer du Chili !

Sixième jour seul : après deux nuits passées à l’ONG, je tente de partir sans trop connaître mon état. N’étant parti qu’à 13h, les derniers 1100m de dénivelé positif sur 35km suivis de 900m de dénivelé négatif sur 16km m’attendant n’ont pas tous profité de la lumière du jour. Au bout de 30km, la nuit était là. Pas le choix : je devais atteindre Cachora dans la journée pour démarrer mon trek le lendemain. Si les 5 derniers kilomètres de montée de nuit n’ont pas été un réel problème, les 16 de descente ont eu leur lot d’inconvénients : une route de cailloux, avec pour seule lumière ma faible lampe frontale, parsemée de chiens errants me poursuivant à chaque tournant. Triste résultat : arrivée à 19h30 dans un hostel surcôté, épuisé et avec une attache de sacoche cassée. Dodo.

Jour de trek : le tant-attendu Choquequirao me tend enfin les bras. Levé 6h30. Objectif : faire un des treks les plus durs du Pérou en deux jours au lieu de quatre. Au programme : 48km de marche, 3500m de dénivelé positif et autant de négatif (1600m de dénivelé négatif sur les 10 premiers kilomètres, 1600m de dénivelé positif sur les 10 suivants, une route qui monte et descend sur 4km avant d’arriver sur le site, puis le même chemin inverse). Départ 8h, le propriétaire de l’hostel me conseille de commencer à marcher à trouver un combi sur la route (il y a 10km entre Cachora et le départ du trek). Impossible d’en trouver un avant… 10h30. Le conseil de marcher n’a pas aidé : les combis partaient plein de la ville. Arrivée au début du trek à 11h30, je décide de prendre un café et déjeuner ici. Je donne au passage du pain au propriétaire de la petite échoppe que la belge de l’OGN m’avait demandé de lui acheter dans sa ville la veille. Première descente rapide : 2h30 pour 10km et 1600m de dénivelé. Après une pause de 30 minutes au bord de la rivière. Je commence l’ascension et m’arrête dormir à un camping où je dors sur un banc dans mon sac de couchage. Juste avant de dormir, un guide ma foi sympathique me dit qu’il y a des serpents dangereux dans le coin. Parfait. Dodo.

Réveil à 5h. Départ à 6h. Je continue mon ascension. Toutes les personnes que je croise sur leur retour me disent que je suis fou de vouloir faire ce trek en 2 jours. En haut, à 8h, au micro-village, je rencontre deux couples français ayant dormi ici sur leur retour. Je m’élance vers le Choquequirao. Arrivé là-bas, je me balade pendant 2h, et les photos parleront mieux que moi. Personnellement, j’ai préféré le Choquequirao au Machu Picchu : même s’il est plus difficile d’accès, le site est plus intact et il n’y a presque personne (moins de 10 touristes), c’est une vraie expérience plus qu’une simple belle vue. J’y étais d’ailleurs le jour du solstice d’hivers, et les Incas avaient construit les bâtiments de telle sorte que l’ombre d’un des pics rocheux au loin tombait exactement sur un autel en pierre au levé du Soleil le jour du solstice. Dans la série “construction incroyable pour cette époque et surtout venant d’une civilisation qui n’avait pas inventé la roue au 16e siècle”, un canal de pierre allait des bâtiments au glacier le plus proche pour amener de l’eau aux habitants.

De retour au micro-village sur les coups de midi, j’y retrouve les français qui étaient eux aller regarder le match France-Pérou chez des péruviens. Je décide de partir avec eux et, après avoir tout redescendu, commence à grimper tout ce que j’avais descendu la veille. Après 25km de marche, 1900m de dénivelé positif, 1900m de dénivelé négatif et 2h de visite du site… DODO (sur un lit dans un camping cette fois.)

Levé 4h30… Départ 5h. Cette fois-ci, je marche avec deux anglais et deux américains rencontrés la veille dans le camping. Les 8 derniers kilomètres sont franchement hardcore, avec 1200m de dénivelé positif et une fin à 400m de dénivelé positif en seulement 1,5km. Aïe. 8h : arrivée ! Trek fini en moins de deux jours, j’ai plus de jambes, mais j’ai un bon boulard. Je prends le vélo et m’enfuit à 40km de Cachora pour arriver à Abancay et y passer quelques jours de repos. Jour 10, jour 11, jour 12… Glaces, pizzas, travail. Le douzième et dernier jour seul, Paul m’ayant dit de le rejoindre à Lima pour faire des îles au Sud en vélo ensemble, je prends un bus à 20h et arrive le lendemain à 14h. Ici, c’est Princesse Manon qui nous accueille dans sa coloc de 15 personnes ! La suite après la pub.

2 comments on “De Cusco à Lima, chacun sa route, chacun son chemin ! | Quinzième, seizième et dix-septième semaines d’aventure

  1. Ces routes en lacets me rendent malade… bravo les gars
    On a hâte de vous revoir.
    En entier surtout
    Bizz de la Mayenne ou la vie s ecoule en douceur..

  2. Au petit dej, dans un Bretagne paisible, les récits font leur effet…et nous sommes bien contents de vous lire,ça prouve que vous en êtes sortis!
    Vous nous scotchés,c’est »voyage au bout de soi même  » bravo!
    Les photos sont magiques.
    Bien dommage que le récit de Paul soit perdu.
    Emmanuel et moi vous embrassons et merci de nous faire rêver et partager

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