On the road !

Sortis de Buenos direction la Ruta 7 qui nous mènera tout droit vers le Chili.

Au programme des jours à venir : une route, une seule et unique, de la chaleur, un soleil de plomb et des camions, beaucoup de camions (mais des camions gentils).

Agréable surprise, nos trois vélos sont considérés comme des vraies stars, on pourrait penser que nous sommes trois Johnny Hallyday (vivants).

Nos cuissots et nos mollets réagissent bien et nous pouvons avaler ces premiers kilomètres sans trop de difficulté. La Ruta 7 représente pour nous une parfaite mise en jambe avant d’attaquer les cols et la Cordillère. Un regard à gauche, un à droite, rien. Des champs, quelques fermes et la pampa. Nous nous demandons si ce périple était en fait un exercice d’introspection.

Montage de tente, démontage, dîner au réchaud (ALLUMEEER LE FEU), coucher de soleil, quelques rencontres marquantes, notamment avec des grenouilles et des blattes sur nos différents lieux de campements, nous découvrons enfin les plaisirs de l’aventure et de la débrouillardise.

Nous voilà simplement à notre 3ème jour de route, et un petit message vient doucement s’immiscer dans nos têtes … Pourquoi avoir choisi le vélo comme moyen de transport ? 20 noeuds en moyenne avec des rafales à 30 pleine face sur une route droite, trop droite. On s’était jusque là fait que des amis argentins, on peut vous dire que celui-ci est très rapidement devenu notre pire ennemi.

La légende disait que les vents dominants entre Buenos Aires et Santiago soufflaient plein Ouest, la légende est morte (cf. Johnny). Oh mon vent si tu savais, tout le mal que tu nous fais.

Cet épisode venteux nous permet de constater que la route peut être longue et qu’il va falloir s’occuper pour ne pas perdre l’équilibre (euh nos neurones). Corentin s’écoute Harry Potter en film audio (livre 1 qu’il finira en deux jours, heureusement qu’il en reste 6), tandis que Nicolas et Paul tentent d’écouter des podcasts en Espagnol ou même France culture.

Mercredi 22 février, changement de décor, incroyable ! Des champs, du maïs, du soja et autres graines ! Ah non en fait c’était comme hier… Enfin, on a beau se plaindre de ces décors digne d’une route nationale française, cette journée nous réserve des surprises. À la recherche d’essence pour le réchaud nous décidons de nous arrêter à une station service et Nicolas, en tant que leader du groupe (seulement pour parler espagnol), joue de son charme pour remplir la bouteille et va à la rencontre de la seule et unique personne de la station. Ce dernier, voyant le tee-shirt de Nicolas (que même le nouvel OMO ne pourrait plus rendre blanc) lui tend 2 billets de 5 pesos (50ct euros)… Après clarification, le dénommé Joel nous prend sous son aile en nous offrant le café, le déjeuner et nous invite à visiter l’une de ses gigantesques exploitations agricoles.

Suivant ses conseils, nous mettons le cap direction la Laguna de Gomez où nous resterons 2 jours. Nous sommes servis, l’endroit est aussi beau qu’un oasis dans le désert.

Requinqués comme jamais après un jour de travail sur nos interviews, nous continuons notre route sur cette fameuse Ruta 7, avec un vent pour une fois plus que favorable. 106 km au compteur en un après-midi avec un départ à 12h, on n’imagine pas ce que ça aurait été avec un lever 6h30.

La fin de journée nous réservera d’autres surprises… Un employé d’une ferme nous propose de planter notre tente dans le domaine agricole, nous le suivons donc sourires aux lèvres.
Arrivés à destination, nous sommes chaleureusement accueillis par un autre employé armé d’un fusil à lunette… Nos trois sourires s’effacent aussi vite que notre confiance. Soudain, un énorme bruit retentit dans le champs d’en face, un cochon, une sauterelle, une perruche ? El rital lâche aussitôt son fusil et s’arme d’un lasso pour aider son autre compère el cowboy à attraper ce qui était finalement un petit veau. Étonnés, surpris, on hésite à 2 fois mais pas 15. Paul et Nicolas troquent leurs vélos pour la chasse aux veaux avant de se faire charger par un taureau. Bref, on a passé une bonne soirée au Far West de la côte Est Argentine.

Les jours se suivent et les imprévus aussi. Celui-ci n’est pas des moindres. Suite aux inondations ayant eu lieu dans les lagunes, la Ruta 7 est fermée sur une portion de 35 km, ce qui nous oblige à prendre (ou plutôt trouver) une déviation. Plusieurs choix s’offrent alors à nous, 180km, 90km, 70km… nous prendrons le plus court mais le plus dur (et de loin).
Afin d’être sûr de notre choix, nous demandons l’avis de certains locaux dans un petit village. Une personne nous vient en aide, puis deux, trois quatre… Et la moitié du quartier. Cette simple question qui devait prendre 1 minute prendra finalement près de 2 heures (mais c’était mémorable).

Après 15km sur une route fermée, le beau damier de l’autoroute est rapidement remplacé par un chemin sablonneux des moins praticables. Ce n’est pas 1, ce n’est pas 2 (pas 15) mais 40km de sable.  Après 30 minutes intenses en sueurs, le compteur affiche désespérément 3km parcourus…

Les jours se suivent et se ressemblent. Après avoir trouvé une école à moitié abandonnée pour passer la nuit, nous continuons notre route sur ces chemins désertiques. Avant de pouvoir enfin rejoindre notre Ruta 7, un dernier obstacle apparaît, une traversée de 12 km sur une route à moitié ensevelie par l’eau et la vase, agrémentée de cadavres de ragondins et de squelettes d’oiseaux en tous genres. Quoi de mieux pour se forger un mental d’acier.
Nous retrouvons enfin une route goudronnée à 640km de Mendoza.

Les péripéties continuent, affaire à suivre.

7 comments on “On the road | Première semaine d’aventure

  1. trop chouette, aproveche, nous revenons de 8 jours de la Martinique avec Xavier Pierre et Hortense !
    sur le bateau bien sûr pour retrouver notre belle Mayenne séquence hiver !!
    magnifique -10 avec le facteur vent !!! aussi !!!
    take care or beware et surtout aproveche, c’est géant vos JO !!!
    bises Nicolas

  2. Quel plaisir de vous suivre, MERCI de prendre le temps de partager ces moments avec nous. Les photos sont vraiment magnifiques… Attention aux personnes armées et bon courage sur vos vélos stars !!! Gros bisous à vous trois

  3. Merci pour ce post et bravo pour vos belles photos. Conseil de l ancien combattant un peu rabougris. Pour les molosses de l asphalte,rien de mieux qu un bon bâton à portée de main fixe sur le cadre. Qd le caniche montre son museau, faut être plus con que lui. Allez y au culot,sabre au clair, chargez la bête ! Courage ! Faut gueuler très fort; mais alors très fort. Parfois ça marche… parfois ça fait juste augmenter rapidement la vitesse moyenne !

  4. Bonjour
    Quel bonheur de recevoir des nouvelles de nos aventuriers.
    Si les difficultés sont là,les rencontres avec les autochtones sont plutôt sympathiques et même sportives !!
    Profitez bien de tous ces moments , tout en restant prudents.
    Bonjour à Paul et Nicolas
    Bisous à Corentin
    Françoise et Jean-Louis

  5. je suis ravie de voir que le talent Edhec s’exprime quelle que soit la situation. Ce sont dans les situations les plus extrêmes et inattendues que vous innoverez le plus! alors courage ! Votre Career Centre vous envoie du soutien (ici il fait -quelques degrés, c’est un peu notre part d’aventure !)

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