La Paz ! Bienvenue dans la capitale la plus haute du monde !

Nous arrivons dans la banlieue de la Paz (el Alto), dans un brouhaha incessant, avec des bruits de klaxons à n’en plus finir, de la poussière, et une circulation qui nous laisse fortement douter de prendre l’option d’un taxi… bref un accueil chaleureux.  A première vue, cette ville est bien pire que Valparaiso en terme de dénivelé, des téléphériques, des descentes et montées dignes des pistes noires dans les Alpes, mais pas de neige… Cette ville est une sorte de grande cuve à ciel ouvert, avec un fort contraste de richesse entre la partie haute et la partie basse.
Nous décidons de faire la descente en vélo et laisser nos plaquettes de freins faire le travail. Nous arrivons finalement à destination, sain et sauf, au cœur de la Paz.


Rien de mieux que de se balader à pied et arpenter les rues en long, en large et en travers afin de ressentir l’atmosphère de cette capitale pas comme les autres. Nous réalisons rapidement que c’est une ville comme il n’en existe nulle part ailleurs.
La Paz est à la fois envoûtante et déroutante. Nous voyons les contrastes omniprésents, des hommes d’affaires, des femmes très occidentales et en parallèle d’autres vêtues du costume traditionnel et du chapeau melon, des cireurs de chaussures cagoulés de peur de se faire reconnaître, des milliers de vendeurs ambulants… bref, ça change!

Notre hostel se trouve au beau milieu des multiples marchés de rue. La Paz est une ville comprenant une multitude de marchés en tous genres et des vendeurs ambulants à chaque coin de rue. C’est incroyable, ici, on peut faire ses courses quotidiennes simplement en longeant les trottoirs, sans devoir rentrer dans une seule boutique!
On trouve de tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi) pour tous les usages.
C’est sûrement d’ailleurs la seule ville où l’on se repère le mieux grâce aux thèmes des rues. Autrement dit, chaque rue à sa spécialité.
Les coins des chaussures, les coins pour la robinetterie et les toilettes (on longe des cuvettes de toilettes sur 200m, c’est original), les instruments de musique, la nourriture, les vêtements, les cigarettes, les cadavres d’animaux (notamment les fœtus de lamas: il paraît qu’en enterrer un avec la première pierre de sa maison porte chance), la maroquinerie en contrefaçon, les fruits et légumes, et le coin de la sorcellerie. Attention ! Dans ce dernier vous pourrez trouver toutes les plantes médicinales (plantes pouvant guérir tous types de cancers, redonner l’amour, faire pousser les cheveux en 3 jours). Bref, fini Google Map, nous allons lancer prochaine notre start-up avec une carte spéciale la Paz.

Notre programme de la semaine est très chargé en interviews. Nous partons le premier jour à la rencontre de l’agence de voyage aventure, Terra Bolivia, créée par un français il y a maintenant plus de 20 ans.

Le reste de nos interviews sera du 100 % local, made in Bolivia. Nous rencontrons Andrea, une jeune bolivienne pleine de ressources et surtout très connue dans le monde de l’entrepreneuriat, ici à la Paz. En effet, Andrea a fondé plusieurs start-ups et tente aujourd’hui de promouvoir à travers un programme nommé la RUJE Bolivia, l’entrepreneuriat pour les jeunes. Nous profitons de son large réseau pour rencontrer des entrepreneurs passionnés et passionnants ayant fondé des start-ups dans divers domaines (énergie renouvelables, social, technologie, médical, artisanat,…). Ces jours ressemblent véritablement à un emploi du temps de ministre. Nous rencontrons chaque jour 4 entrepreneurs. Sur le papier, cela semble faisable. En réalité, la Paz nous joue des tours. Andrea nous prend sous son aile et nous réalisons peu à peu le déroulement de la journée… Chaque entrepreneur est situé à l’opposé. Nous découvrons les bus et taxis locaux (des minis vans accueillant plus de 17 personnes pour une capacité de 12 places en réalité). Nous gardons cependant un excellent souvenir de ces rencontres et de l’aide précieuse d’Andrea.

Nous finissons notre semaine par l’événement Technovation Bolivia où nous avons la chance d’être juge. Cette événement, organisé en Bolivie par Pamela Rodriguez (ambassadrice régionale), accueille chaque année les meilleurs talents entrepreneurs parmi les jeunes filles de 10 à 18 ans. Chaque groupe de filles pitch leur application devant un jury afin de résoudre un problème sociétal. Nous avons eu l’opportunité de découvrir ces futurs pépites et de nombreuses idées innovantes dans divers domaines. Nous ne savons pas encore si c’est l’aspect français ou simplement notre projet Rocket Bike, mais on peut vous dire que nous avons jamais eu autant de succès. En tant que véritables stars du showbiz, nous nous sommes pris au jeu et nous avons aujourd’hui à notre compteur plus de 80 photos différentes et 3 sourires bloqués.

Nous finissons cette semaine entrepreneuriale en beauté par une surprise offerte par les étudiants du programme d’Andrea.

Notre dernière soirée nous offre un spectacle culturel incroyable. Nous tombons le bon jour. En effet, nous voilà au cœur du carnaval, en plein centre de La Paz. Les costumes traditionnels et la fanfare sont au rendez-vous, le spectacle peut commencer.

 

Qui dit la Paz dit route de la mort. Nous ne pouvons pas louper cette route mythique aujourd’hui réservée aux cyclistes dû aux nombreux accidents (mortels) de bus et de camions. Pour la première fois depuis plus de 3 mois, nous décidons de troquer nos vélos de routes et d’opter pour la sensation forte en faisant appel à un tour opérateur afin de louer des vélos de montagnes. Nous décidons par la même occasion de faire le trekking « El choro », situé à quelques mètres du départ de la route de la mort.

La route de la mort, c’est plus de 70 km de descente pure en VTT, avec environ 3000 m de dénivelé, un chemin longeant les falaises de plus de 600 m de haut (le tout avec un casque et de belles protections bien sûr). Bref, let’s go, c’est parti pour une bonne dose d’adrénaline à travers des paysages incroyables. Nous découvrons enfin un changement net de décor, la végétation est luxuriante, pour le plus grand plaisir de Corentin.

Nous dormons dans le petit village de Coroico afin de pouvoir prendre un mini bus nous amenant au départ du trek. Nous voilà à 4300 m, au départ du trek « El choro ». Grand moment pour tous les trois, nous nous apprêtons à monter à une altitude plus élevée que le Mont Blanc. Au programme, une montée de 2h jusqu’à 4900 m et une descente vers la forêt vierge sur 70 km. Nous prenons notre tente, le matériel nécessaire et des provisions pour 3 jours de marche.

C’est incroyable, nous voilà sur la route des incas, longeant les ruines et la rivière. Le dénivelé est très impressionnant car on débute à près de 5000 m pour finir à un peu plus de 1200 m, avec des remontées de temps en temps, soit plus de 6 km de dénivelé en 3 jours ! Le fait que ce trek soit majoritairement en descente c’est aussi ce qui fait sa richesse car le fort dénivelé fait que l’on traverse des paysages extrêmement variés ! On passe de la haute montagne de l’altiplano à la forêt tropicale, c’est assez magique. Reconvertis progressivement en Indiana Jones, nous dévalons les chemins à travers une végétation riche et variée (Corentin en profite pour faire un reportage photo de plantes au cas où nos chers lecteurs soient absolument passionnés par ces dernières). En revanche, nos genoux en prennent un coup et cela se sent. Nicolas et Paul finissent le dernier jour en boitant à une vitesse de 3 km/h maximum. C’était magique, c’était usant, mais cela en valait vraiment la peine.

 

Il est temps pour nous de remonter sur nos montures et de mettre le cap sur le lac Titicaca et la frontière péruvienne. Nous décidons de prendre le téléphérique pour partir de cette ville absolument non adaptée aux vélos (ni aux voitures, ni aux camions, ni aux piétons…). Une fois n’est pas coutume, nous nous retrouvons une nouvelle fois au cœur d’une fête nationale à slalomer au rythme des tambours et trompettes avec nos vélos, entre les costumes traditionnels des boliviens et boliviennes. Un sacré défi…

Ça y est, ouf, on y est. Un téléphérique privatisé pour chacun, nous montons à 4100 m afin de sortir de la Paz, direction plein est.

Après environ 60 km, on le voit ! Le merveilleux, le magnifique, le lac Titicaca. Nous arrivons juste à temps pour trouver un spot de bivouac absolument magique sur une presqu’île du lac. Après quelques négociations et l’équivalent de 2 euros donné au paysan propriétaire de la terre en question, nous pouvons profiter tranquillement de cette première soirée au bord du lac.

Nous partons en direction de Copacabana, ultime étape avant la frontière péruvienne.




5 comments on “De la Paz au Lac Titicaca | Onzième et douzième semaines d’aventure

  1. Merci pour ces minutes de dépaysement…. Je penses que cette aventure va vous marquer à jamais – le retour sera rude !

  2. Bien écrit, très vivant, on aimerait pouvoir être du même viyage. Bravo, je me réjouis du prochain article!

  3. Bravo… C est de plus en plus incroyable… Merci pour les photos de fleurs: elles sont surprenantes. Ramenez quelques graines, cela pourrait pousser aux sommets de nos chères Alpes Mancelles.

  4. Vos aventures sont fabuleuses, nous voyageons aussi. Merci pour vos commentaires et surtout vos photos de qualité . Sacré voyage !!: Nicolas on t’attend pour un debrief !

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