La Bolivie est un pays situé au cœur de l’Amérique latine, sans accès à la mer, présentant un climat et des paysages variés en fonction de l’altitude. Le pays connaît actuellement l’un des taux de croissance les plus élevés d’Amérique du Sud avec plus de 4% en moyenne au cours des 10 dernières années.

Un peu d’histoire

La Bolivie, connue avant son indépendance en 1825 sous le nom de Haut-Pérou, faisait partie avant l’arrivée des Espagnols de l’empire des Incas. Les espagnols, arrivés en 1538, ont commencé à évangéliser la région et à exploiter massivement les ressources des hauts-plateaux. La bolivie devint alors l’un des centres les plus prospères de tout l’empire espagnol. Par la suite, durant le XIXe et le XXe siècle, la Bolivie a perdu plus de la moitié de son territoire suite à des guerres successives et surtout peu victorieuses avec ses pays voisins: Brésil, Argentine, Paraguay, Chili et Pérou.

 

Une culture bolivienne très affirmée

La Bolivie est, avec le Pérou, l’un des pays d’Amérique du Sud qui comprend la plus grande proportion de population indigène: 60% sont soit Quechua, soit Aymara. Aussi, 96% de la population bolivienne se dit chrétienne pratiquante. Cependant, malgré une évangélisation massive et quelque peu forcée des colons, le peuple andin reste particulièrement attaché à ses croyances polythéistes. Avec le temps, les deux systèmes de croyance ont fini par s’entremêler avec harmonie.

Les fêtes traditionnelles sont des événements immanquables et d’une importance capitale presque vitale pour les Boliviens. Durant toute l’année, la vie des Boliviens est rythmée par les différentes célébrations d’héritage pré-hispanique. Les plus célèbres sont la fête de la Pachamama, divinité de la terre protectrice ainsi que le carnaval d’Oruro.

Le contexte politico-économique

Après une quinzaine d’années de libéralisme sauvage initié par le président Sanchez dans les années 90, le pays fait face en 2003 à un soulèvement social sans précédent alors surnommée “la guerre du gaz”. Deux années plus tard, Evo Morales, un socialiste d’origine indigène très populaire, lance une « révolution pacifique, démocratique et culturelle », visant à réduire les injustices sociales, ethniques et géographiques par l’introduction de politiques sociales et la réhabilitation des cultures traditionnelles et le renforcement des droits des populations indigènes.

Petit pays enclavé de la cordillère des Andes, la Bolivie a tout de même vu son PIB multiplié par trois en seulement 10 ans. Bien qu’en voie de développement la Bolivie reste néanmoins un pays pauvre avec un tiers de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Aussi, son PIB reste l’un des plus bas d’Amérique Latine ainsi que son Indice de Développement Humain (IDH).

La bolivie souffre beaucoup du fait qu’elle est enclavée et ne bénéficie donc pas d’un accès direct à la mer. Cela explique en majeure partie le retard économique du pays comparé à ses pays frontaliers et le fait que le pays soit toujours relativement renfermé sur lui même.

Le potentiel entrepreneurial de la Bolivie

En Bolivie, beaucoup de secteurs sont en voie de développement ou même sont non-développés. Le pays reste donc très en retard dans de nombreux domaines et encore relativement peu d’investisseurs étrangers se sont installés. Par conséquent, le potentiel de développement est considérable dans ce pays. De plus, les indicateurs économiques poussent à être optimiste, du fait d’une croissance élevée et du développement croissant de certains secteurs en peine tels que le tourisme, l’énergie ou encore le marché des télécommunication et du digital.

 

Les hydrocarbures

Le pays détient la 2ème réserve de gaz d’Amérique du sud, après le Venezuela et la 5ème de pétrole. La Bolivie est également le 5ème pays d’Amérique du Sud pour la production de gaz naturel mais elle fait cependant partie des pays qui en ont la plus faible consommation

. Les principaux clients de la Bolivie en termes d’exportation d’hydrocarbures sont le Brésil et l’Argentine. Des accords existent avec le Brésil, l’Argentine, le Venezuela, l’Iran en vue de la commercialisation du gaz liquide. Le développement de ce secteur passera aussi et avant tout par le développement et la modernisation des infrastructures.

L’agriculture

On constate une forte disparité agricole entre l’est du pays et ses grandes plaines, qui concentrent l’essentiel de la production industrielle et la zone andine à l’ouest où les cultures sont principalement destinées à l’alimentation.

Les cultures industrielles dominent le secteur, surtout la canne à sucre. L’élevage, pour sa part est essentiellement de volaille. Les bovins viennent ensuite.  Les principaux produits agricoles que la Bolivie exporte sont les haricots, les graines de soja, la quinoa, les graines de tournesol, le café, les graines de sésame, le coton brut.

Les télécommunications

La téléphonie mobile et le réseau internet connaissent un essor important à l’heure actuelle. Ces derniers restent principalement concentrée en région urbaine.

Le secteur minier

Le sous-sol bolivien est riche en ressources naturelles non renouvelables : c’est la 2ème réserve et le 3ème pays exportateur en gaz naturel de l’Amérique latine, après le Venezuela. Le pays est doté d’un fort potentiel minier et exporte en particulier du zinc, de l’étain, du plomb, des métaux précieux, du lithium, sans parler des ressources importante en sylviculture.

Le secteur énergétique

Si la production d’électricité reste un secteur prioritaire en Bolivie, le développement des sources alternatives, renouvelables, pèse également dans l’économie de ce petit pays. (l’énergie solaire, la géothermie, l’éolien, biomasse …)

Le développement de ces énergies alternatives devrait permettre à moyen terme que leur coût de génération soit compétitif par rapport aux énergies traditionnelles. Ce sera également une solution pour l’accès universel à l’électricité, en particulier dans des zones éloignées et difficiles d’accès.

Beaucoup de projets voient le jour dans le secteur des énergies renouvelables en Bolivie, que soit dans le solaire ou dans la biomasse ou encore dans le géothermique, notamment.

Autres aspects entrepreneuriaux

Jusqu’aujourd’hui, il était assez compliqué de s’implanter en Bolivie en raison des difficultés administratives et le manque d’investissement. Toutefois, la situation évolue peu à peu et le gouvernement et les banques commencent peu à peu à s’intéresser à l’entrepreneuriat et à organiser des concours de start-ups.

Enfin, malgré les nombreuses difficultés administratives que nous mentionnerons plus tard, il est assez avantageux d’un point de vue fiscal de lancer et faire perdurer une activité en Bolivie. En effet, l’impôt sur les sociétés de seulement 25% est relativement faible si on le compare aux pays frontaliers où le taux est supérieur ( généralement 33%).

Les freins pour entreprendre

Tout d’abord, la Bolivie pâlit d’un manque important d’investissement interne ainsi que d’investissement Direct Étranger (IDE). Cet investissement fait partie des plus bas de toute l’Amérique du Sud. Cela s’explique par les fait que les investisseurs étrangers et notamment nord-américains et européens ne s’intéressent pas encore à la Bolivie du fait de la taille réduite du marché potentiel et de la situation enclavée du pays.  

De plus, Il est risqué d’investir dans des projets trop technologiques comme le E-commerce ou les applications mobiles. La bolivie reste un pays globalement rural, peu connecté à internet et les Boliviens, exceptés dans les grandes villes n’utilisent que peu internet. Cependant, le pourcentage de la population connecté à internet augmente d’années en années et d’ici 10 ans, de nombreuses opportunités dans l’industrie du digital devraient émerger.  

Ensuite, la classe moyenne, bien qu’en développement notable, est encore sous-développée et le pouvoir d’achat moyen demeure extrêmement faible. Gardons en mémoire que la Bolivie est l’un des pays les plus pauvres d’Amérique du sud bien que son classement augmente d’années en années.  

Également, les entrepreneurs en Bolivie éprouvent beaucoup de difficultés concernant les démarches administratives pour créer et faire perdurer une activité. En effet, toutes les entreprises, petites ou grandes sont soumises aux mêmes obligations légales en Bolivie et l’impôt sur les sociétés est le même pour tous, ce qui peut se révéler problématique pour de nouvelles structures. Les entrepreneurs en reçoivent pas d’aide de l’état et ne bénéficie pas de simplifications administratives.

Enfin, en tant qu’étranger il est compliqué de lancer un business en Bolivie. Les différences culturelles créent un certain clivage et il est délicat de gagner la confiance de potentiels fournisseurs et clients lorsque l’on n’est pas Bolivien. La création d’entreprise en Bolivie est généralement considérée comme un réel “parcours du combattant” et d’autant plus lorsque l’on est étranger.

Les conseils pour entreprendre en Bolivie

Les entrepreneurs que nous avons rencontrés disent généralement qu’il ne faut pas avoir “froid aux yeux” pour entreprendre en Bolivie. Il faut perseverer et ne surtout pas abandonner face à la multitude d’obstacles qui peuvent vous barrer la route dans ce pays.

De plus, il est conseillé de s’associer avec un Bolivien ce qui facilite grandement de nombreuses démarches administratives. Également, avoir une personne de confiance qui connaît bien le pays facilite la mise en contact avec de potentiels fournisseurs et clients et renforce fortement la crédibilité du business.  

Ensuite, afin d’entreprendre en Bolivie, il faut faire preuve d’ouverture d’esprit et de patience pour s’adapter à “l’heure bolivienne”. La perception du temps est bien différente de celle que l’on peut avoir dans les pays occidentaux. En effet, vivre en Bolivie, c’est vivre constamment avec l’absence de notion de ponctualité ou d’exactitude dans les horaires.

S’adapter à la culture locale est une dimension primordiale afin de se lancer à l’étranger et plus particulièrement en Bolivie ou les différences culturelles contrastent avec nos habitudes. Il faut adopter de nouveaux comportements lorsque l’on fait du business avec des Boliviens. Tout d’abord, les Boliviens comme un grande partie des sud-américains n’aime pas se confronter directement avec leurs interlocuteurs et n’expriment pas ouvertement leur désaccord. Par exemple, il ne faut pas dire “non” à un Bolivien dans une conversation, il est conseillé de faire comprendre subtilement que vous n’êtes pas d’accord. Il ne faut pas être strict et demander les choses brusquement mais plutôt faire comprendre l’importance de sa requête.  Les boliviens veulent travailler dans l’harmonie et ne veulent jamais être offusqués. Aussi, l’aspect social est primordial, Il faut s’adapter à la culture bolivienne, organiser des fêtes sur le lieu de travail, etc.

En définitive, il ne faut surtout pas négliger la dimension sociale dans les relations que l’on construit avec ses partenaires, il est essentiel de créer plus qu’une relation professionnelle afin de gagner la confiance de l’autre et ainsi de travailler dans les meilleurs conditions.


La place des femmes dans l’entrepreneuriat en Bolivie

La bolivie est un pays encore très traditionnel concernant l’égalité des sexes. A poste égal, les femmes peuvent être payées jusqu’à deux fois moins que les hommes. Par conséquent, près deux tiers des entrepreneurs déclarés en Bolivie sont des femmes. En effet, beaucoup d’entres-elles n’acceptent pas ces énormes différences de salaires et décident de se lancer dans l’entrepreneuriat.

Cependant, il demeure souvent délicat pour elles d’obtenir une confiance totale de leurs clients et fournisseurs du fait qu’elles sont des femmes. De plus, la Bolivie ne semble pas se transformer radicalement concernant l’égalité des sexes et la situation des femmes dans le monde du travail n’est pas sur la bonne voie.

En bref

La bolivie est un pays plein de ressources où de nombreux secteurs de l’économie sont encore sous-exploités. Malgré un marché relativement restreint et un pouvoir d’achat encore très faible le pays se développe très rapidement et connaît une évolution de son PIB de plus de 4% en 2016 soit le taux le plus plus élevé d’Amérique du Sud. Les difficultés administratives sont un facteur à fortement prendre en compte avant de s’installer.

Malgré toutes les difficultés énoncées précédemment, la Bolivie en demeure pas moins une terre d’opportunités et de nombreux entrepreneurs s’y sont installés avec succès, alors, pourquoi pas vous?

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