“ Utilise tes peurs comme une source de motivation, ce sont tes craintes qui te pousseront à agir”

Rencontre avec Cecilia, fondatrice de l’entreprise Innovaplast

 

Comment en es-tu arrivée là ?

« J’ai tout d’abord fait des études d’ingénierie industrielle à l’école militaire du génie civile de La Paz. Depuis des années, j’ai toujours eu l’ambition de créer une entreprise responsable profitant des nombreuses ressources de la Bolivie. Il s’avère que la multitude de déchets plastiques en fait malheureusement partie. Les entreprises générant la pollution plastique ainsi que les Boliviens eux-mêmes ne sont pas encore éduqués à la préservation de l’environnement et rares sont les initiatives contrant ce phénomène. M’intéressant de plus en plus à cette problématique de plus en plus préoccupante pour l’environnement, je me suis lancée en 2014 avec beaucoup d’engouement et de pugnacité dans la création de la structure « Innovaplast ».

Innovaplast a pour vocation de revaloriser le plastique en produisant des tubes recyclés et des sacs plastiques biodégradables en recyclant les déchets. Nous essayons le plus possible de développer une image différente de l’entreprise, plus soucieuse de l’environnement  L’équipe Innovaplast est composée de 13 membres, étant formés à la mission importante qu’est la protection de l’environnement afin de développer l’entreprise d’une manière plus cohérente.

Innovaplast a pu asseoir sa crédibilité grâce aux nombreux concours auxquels nous avons participé. Nous avons notamment gagné en 2016 le concours « Emprende La Paz » dans la catégorie « Industrie » ainsi que le concours « Business Award » en 2017 où nous nous sommes classés parmi les trois meilleures entreprises de la catégorie « Small Manufacturing Company ». 

Me sentant redevable et voulant aider les jeunes entrepreneurs, je donne des cours d’entrepreneuriat à l’université et je dirige également plusieurs modules de formation sur la question du recyclage plastique.»

 

Quelles ont été les plus grandes difficultés afin de lancer ton activité ?

« La difficulté principale que j’ai éprouvée en me lançant dans cette activité est le fait que je suis une femme dans un milieu quasi exclusivement masculin (et sexiste). J’ai consacré beaucoup de temps et d’énergie afin de me faire accepter et respecter dans cette industrie.

Au commencement de mon activité de recyclage plastique, je faisais constamment face à un manque de confiance de la part de mes clients et de mes fournisseurs uniquement dû au fait que je suis une jeune femme. Cependant, grâce à ma persévérance et aux concours que j’ai pu remporter, j’ai réussi à gagner en crédibilité dans cette industrie et ainsi développer largement mon usine.

Il faut savoir que la place des femmes en Bolivie est très limitée dans beaucoup de businesses. Les femmes sont en moyenne payées deux fois moins que les hommes à poste égale. En définitive, les femmes sont globalement discriminées à l’embauche en Bolivie et leur contribution dans la vie économique du pays est mise généralement mise sous silence. »

 

Quels conseils pourrais-tu donner à un entrepreneur désirant s’implanter au Bolivie ?

« Je conseille à tout entrepreneur d’aligner ses objectifs de vie avec son projet entrepreneurial afin que le travail à proprement parler n’en soit plus un mais plutôt un plaisir. Choisissez une activité qui vous plait réellement et vous n’aurez pas à travailler de votre vie. Je considère l’entrepreneuriat comme une manière puissante et motivante de reprendre sa vie en main et de trouver la force de combattre ses craintes.

Ensuite, je pense que l’une des forces principales d’un bon entrepreneur réside dans la faculté d’être patient. En effet, en règle générale, rien ne se passe comme prévu quand on se lance et il faut toujours persévérer afin d’atteindre les objectifs que l’on s’est fixés.

Enfin, dans l’entrepreneuriat, il faut toujours surpasser ses craintes et s’efforcer à les utiliser comme une source de motivation à agir. En effet, Il ne faut pas se laisser envahir par la peur d’échouer car dans ce cas on abandonne systématiquement à la première difficulté. Dans l’éventualité où cela ne se passe pas comme prévu, on apprend toujours de ses erreurs et cela nous permet de revenir plus forts ! »

 

Merci Cecilia !






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