“Être sociable, c’est le qualité la plus importante pour un entrepreneur”

 

Rencontre avec Maximiliano, fondateur de Kenos

Nous rencontrons Maximiliano, originaire du sud du Chili, ayant fondé Kenos.

 

Comment en es-tu arrivé là ?

« Je suis originaire de l’extrême sud du Chili, de la ville la plus australe du continent sud-américain: Punta Arenas.

Je me suis lancé dans des études de biotechnologie et j’ai été diplômé il y’a maintenant deux années. Je me suis ensuite posé des questions sur ce que je voulais faire de ma vie et je me suis convaincu que je ne voulais pas travailler dans un laboratoire toute ma vie. Je voulais faire quelque chose de différent, qui sorte de l’ordinaire !

Avec un très bon ami, nous avons décidé de nous lancer dans le secteur de la cosmétique. Ce qui est paradoxal, c’est qu’aucun d’entre nous n’avait déjà utilisé des cosmétiques auparavant.

Nous avions une idée révolutionnaire et nous étions convaincus que notre concept apporterai de la valeur à cette industrie. Durant nos études, nous avions étudié la possibilité d’extraire de la kératine de la laine des moutons. Après des mois de recherche et développement afin d’obtenir le meilleur procédé d’extraction, nous avons lancé la première crème de visage composée de kératine de laine de mouton.

Nous insistons beaucoup sur l’identité et l’origine patagonienne de nos produits. Nous avons choisi comme image de marque les moutons de Patagonie car c’est une région mythique et pleine de ressources naturelles. De plus, la responsabilité environnementale est une grosse préoccupation pour nous. Nous communiquons beaucoup sur ce point et nous voulons être totalement transparents envers nos consommateurs. Nous pensons que le Chili évolue très rapidement notamment les mentalités. Malgré un retard important, les Chiliens et notamment les classes les plus aisées s’intéressent de plus en plus à la cause environnementale. Par conséquent, il y’a un réel marché qui se développe dans ce sens et nous nous plaçons sur ce créneau.

Enfin, nous avons été sélectionnés il y’a quelques mois dans le programme Start Up Chile initié par le gouvernement et cela nous aide beaucoup dans le développement de notre activité. Tout d’abord, nous sommes aidés financièrement pour lancer notre concept mais surtout nous bénéficions d’un réseau extraordinaire d’acteurs du monde de la cosmétique au Chili et cela n’a pas de prix lors des premières phases de développement d’un produit. »

 

As-tu rencontré des difficultés dans la création de ton business ?

« Enfin, je ne sais pas si c’est une réelle difficulté mais nous prenons des risques importants en lançant notre activité. En effet, dans le monde de la cosmétique et notamment au Chili, les consommateurs apprécient avant tout les produits d’origine européenne et plus particulièrement d’origine française. Il y’a donc beaucoup de concurrence étrangère sur le marché de cosmétique au Chili et il semble difficile pour une petite marque du sud du pays de trouver sa place.

Il faut savoir qu’il y’a 20 ans au Chili, les consommateurs ne voulaient pas entendre parler de produits cosmétique made in Chile, ils n’avaient tout simplement pas confiance. Cependant, ce constat semble être de moins en moins vrai et les Chiliens commencent à se procurer des produits nationaux. »

 

Quels conseils pourrais-tu donner à un entrepreneur désirant s’implanter au Chili ?

« Tout d’abord, être sociable, c’est la qualité la plus importante pour un entrepreneur. Il ne faut pas cacher ses idées mais plutôt parler de son projet tout le temps et à tout le monde. Cela portera ses fruits et tu trouveras facilement des personnes qui pourront t’aider ou même te mettre en contact avec les bonnes personnes. Une idée ne se suffit jamais à elle-même, il faut savoir en parler et surtout savoir la vendre.

Le portefeuille de contacts est la valeur la plus importante d’une entreprise, il faut en “prendre soin” et toujours essayer de ne pas perdre contact. Cela permet d’avoir la possibilité de se connecter avec les bonnes personnes et parfois aussi recruter des collaborateurs compétents.

De plus, il est essentiel de bien scanner son environnement avant de se lancer. Quels sont les besoins véritables des consommateurs et quelle est la concurrence directe et indirecte ?

Enfin, pour entreprendre au Chili et partout dans le monde, il ne faut pas avoir peur de faire face à des problèmes, je dirai même qu’il faut aimer ça en quelque sorte. Être entrepreneur c’est régler en permanence des problèmes, car jamais rien ne va comme on le prévoit. »

 

Quel livre t’a marqué et que tu pourrais nous conseiller ?

“Un livre m’a tout particulièrement inspiré. Il s’intitule “America, nuestra hora” et traite du potentiel énorme du continent sud-américain. Je suis convaincu que L’Amérique du Sud pourrait se développer davantage si tous les pays se mettaient à travailler main dans la main pour un avenir commun.”

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *