Phandeeyar est l’un des trois accélérateurs de Yangon et est spécialisé dans le secteur de la technologie. Il a été lancé par David Madden en 2014, juste après l’ouverture du pays sur le monde. Nous avons rencontré différents employés de Phandeeyar et certains des entrepreneurs qui y ont été incubés. Phandeeyar a été le premier acteur de ce secteur au Myanmar.

Quelles sont les missions de Phandeeyar ? 

Le Myanmar s’est ouvert au monde à une vitesse incroyable. Il y a 6 ans, une carte sim coûtait environ 1000$ et il y en avait une pour tout un village, aujourd’hui tout le monde a un smartphone. Cette ouverture incroyablement rapide met en évidence tout le chemin que le pays a parcouru et celui qu’il reste à parcourir. Par exemple, si tout le monde a un smartphone, 71% de la population n’a toujours pas accès à l’électricité : les différences entre la campagne et les villes s’accentuent encore aujourd’hui. Notre mission est d’accompagner le Myanmar à traverser ces changements numériques. Pour ce faire, nous investissons, aidons et accompagnons les start-ups tech. 

Que faites-vous pour encourager les gens à devenir entrepreneurs ?

Nous organisons d’abord plusieurs événements dans l’année, comme des hackathons, sur quelques jours intensifs, dans le but de rencontrer de potentiels entrepreneurs et de les aider à créer un Business Plan et un produit minimum viable (MVP) avant la fin du week-end. Ensuite, nous incubons par lots quelques entrepreneurs qui ont besoin d’être accélérés. Mais nous avons tendance à nous éloigner de cette méthode « par lots » et à n’incuber les gens que lorsque nous sommes certains de leur potentiel. Nous pouvons également les financer jusqu’à 30 000 $ dans le cadre d’un cycle de préamorçage. Enfin, nous leur donnons également un espace de bureau pour démarrer leur entreprise et un véritable réseau pour les aider.

Pouvez-vous nous parler de votre programme “Founder Institute”?

Créé en 2016, c’est le premier programme d’accélérateur birman. Le concept est tiré du “Founder institute” de la silicon valley que l’on a importé au Myanmar. Il s’agit d’un programme de 3,5 mois dans lequel vous aidez les entrepreneurs à atteindre leurs prochaines étapes. Certaines personnes ne parviennent pas à la fin de ce programme, mais celles qui y parviennent sont souvent financées par nos soins après un cycle de pré-amorçage et rejoignent notre programme accélérateur. Pendant ces trois mois et demi, nous organisons des ateliers hebdomadaires, où nous rencontrons les entrepreneurs, qui sont évalués sur la même base. Ces évaluations sont sous la forme de pitch hebdomadaire avec quelques missions en parallèle. Les entrepreneurs ont besoin d’une bonne note pour évoluer dans le programme. 

Quels sont vos critères pour ce programme ?

Nous avons très peu de critères restrictifs sur les candidatures. Nous avons besoin que l’entreprise soit birmane, nous encourageons fortement les fondateurs à travailler en équipe et nous ne voulons pas de startup qui serait déjà financée par autre chose que l’argent des proches. Nous voulons aussi que les gens aient plus qu’une idée, ce qui signifie une étude de marché et un MVP testé sur quelques personnes. Mais ce sont presque les seuls critères, que nous demandons avant de prendre en compte la candidature. Le dernier critère est que la startup doit être liée aux nouvelles technologies en général. Nous voulons aider un maximum d’entrepreneurs à créer un véritable écosystème au Myanmar et nous les aidons dès le début, c’est pour cela que nos critères sont peu restrictifs.

Que pensez-vous de l’écosystème birman ?

Je pense qu’il y a beaucoup de choses à améliorer. Je pense aussi que c’est très difficile car le marché n’est pas prêt pour certaines innovations, donc nous devons les faire étape par étape. Il y a beaucoup d’inégalités entre les différentes régions du pays et nous devons éduquer les gens à propos de cet écosystème. D’abord dans les grandes villes, puis dans tout le pays. 

Dans quel secteur investissez-vous ?

Je dirais que nous n’avons pas de vrais critères mais que la société est liée aux nouvelles technologies car nos équipes ont une réelle connaissance de ce secteur. Nous voulons choisir nos startups davantage sur des critères de qualité que sur le secteur.

Quelles sont les prochaines étapes pour Phandeeyar ?

A l’instar de notre esprit pionnier sur le thème de l’accélérateur à Yangon, nous voulons toujours être un pionnier dans l’écosystème de l’entrepreneuriat birman. Maintenant que certains accélérateurs ont été créés, nous voulons aider les entrepreneurs d’autres façons, par exemple plus tard dans leur développement, car il n’y a pas d’acteur de ce type au Myanmar. Ce qui veut dire pouvoir investir plus d’argent et arriver à un stade plus mature.

Quel est la startup de votre portefeuille qui présente le plus de potentiel à vos yeux ?

C’est assez difficile à choisir, mais en termes de potentiel je dirais « Recyglo », car il y a un réel problème de recyclage au Myanmar et qu’ils viennent de recevoir une énorme somme d’argent dans leur nouveau cycle de financement. En fait, 6 startups ont récolté plus de fonds après nos programmes pour un montant combiné de plus de 700K$. C’est énormément d’argent dans l’écosystème birman qui en est vraiment à son commencement.

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *