RÉSUMÉ DE L’ENTRETIEN :

Lors de notre passage à Playa del Carmen nous avons rencontré une canadienne qui avait pour fief “Los Tabernacos”, un restaurant tenu par deux canadiens. Dans cet établissement en la poutine est reine. Nous nous rendons dans ce restaurant et nous avons la chance d’échanger avec Philippe, un des deux propriétaire. C’est Daniel qui ouvre ce restaurant en 2011, puis il est rejoint par Philippe un an après. Echanger avec cet entrepreneur expatrié avec une vision non-européenne restera une expérience très enrichissante.

LES QUESTIONS COMMUNES SOULEVÉES :

Les avantages du Mexique ?

Pour un québécois ce n’est pas si loin, seulement 4 heures d’avion qui permettent de s’échapper des 6 mois de l’année où il neige au Québec pour trouver un endroit où l’ensoleillement est de 300 jours par an (à Playa del Carmen).

En plus de cela ouvrir et tenir un business est très facile avec un bon comptable et cela est facilité par une imposition très faible.

Comment est la sécurité au Mexique ?

La présence policière est très forte et rassurante. Attention tout de même car la police au Mexique est connue pour être corrompue et il peut arriver d’avoir des problèmes avec les forces de l’ordre mais ils sont aussi là pour vous protéger des délinquants. Il faut ajouter que dans certaines villes, notamment sur la péninsule, vous pouvez trouver des quartiers avec énormément de touristes, d’expatriés, de retraités des Etats-Unis ou du Canada donc des endroits très safe.

Employer du personnel c’est facile ?

Oui très facile et le peuple mexicain est un peuple travailleur. Leur plus gros défaut est la ponctualité. Il est possible pour essayer de lutter contre ça de mettre dans le contrat de travail que chaque retard sera sanctionné par une baisse de salaire.

Quelles démarches pour avoir un local commercial ?

Pour avoir une location ce n’est pas plus compliqué qu’ailleurs, il suffit de trouver un terrain d’entente avec le propriétaire. Ajoutons que pour l’aménagement intérieur vous pouvez l’arranger à votre bon vouloir. Il vous faudra ensuite trouver un accord avec le futur locataire pour qu’il vous rachète l’intérieur ; vous êtes en quelque sorte locataire du local mais propriétaire de l’intérieur donc cette transaction se fait sans le propriétaire. Cela s’appelle un “tras paso”.

ENTRETIEN :

Quelle est l’histoire de votre restaurant ?

On est deux propriétaire avec Daniel qui a créé le restaurant en 2011. Après avoir voyagé un an en Europe il est venu à Playa del Carmen pour se reposer. Et en voulant voir un match de hockey il s’est rendu compte qu’aucun bar ne retransmettait le sport canadien ici et en plus de ça aucun endroit où trouver de la poutine. Donc il a décidé d’ouvrir un petit restaurant. Il a commencé tranquillement et d’année en année ça a grossi. Il avait déjà eu un “bed and breakfast” à Montréal donc il connaissait le domaine. Moi j’ai rencontré Daniel en 2012 et c’est à ce moment là que j’ai investi.  

Tu nous dis que ça fonctionne bien le concept d’un restaurant canadien au Mexique ?

Oui très bien on a toujours du monde, un peu moins en été parce que ce n’est pas la saison touristique sauf quelques européens mais sinon ça tourne très bien.

Et toi tu es venu à Playa uniquement pour ce restaurant ?

A Montréal j’étais dans la vente et la distribution et je venais souvent ici en vacances, je savais que c’était beau et que la vie était agréable. Et quand j’ai rencontré Daniel l’opportunité de m’installer ici s’est présenté donc je me suis associé et j’ai posé mes valises ici. J’ai pris une année sabbatique pour commencer et finalement je ne suis jamais rentré à Montréal. Mais je savais déjà que je ne reviendrais pas, j’avais déjà vendue la maison et tous mes biens (rires).

Pourquoi avoir choisi le Mexique pour se poser ?

Déjà parce que ce n’est pas si loin de Montréal, à peine 4 heures de vol. Ensuite le peuple mexicain est un peuple agréable, ils sont gentils et aiment faire la fête. Et on ne peut pas nier que le temps est un facteur important, il y a la plage et la moyenne d’ensoleillement est de 300 jours par an.

Au niveau de la sécurité est-ce que tu as eu des problèmes ?
Aucun, je me sens très en sécurité. Il y a une forte présence policière qui rassure. Et puis ici il y a de plus en plus de canadiens et américains, qu’ils soient en vacances où qu’ils profitent de leur retraite et ce n’est pas eux qui vont te poser problème. Il y a aussi une forte communauté de canadiens expatriés qui ont ouvert toute sorte de business et c’est agréable de ne pas se sentir seul exilé ici.

Quel avantage tu trouves au Mexique ?

J’en trouve beaucoup ! La nourriture est très bonne, le vie n’est pas chère, avec un bon comptable avoir son business c’est facile, on ne paye pas beaucoup d’impôts, il fait beau, etc. J’en oublie certainement d’autres.

Votre clientèle est presque exclusivement canadienne où vous avez une clientèle plus large ?

Heureusement qu’on ne tourne pas qu’avec des canadiens ! C’est vrai qu’on a beaucoup de québécois mais aussi des européens quand on met les matchs de foot, des mexicains quand on met les matchs de boxes, des américains etc. Notre clientèle est plutôt large.

Et votre carte est 100% québécoise ou vous avez autre chose ?

Notre plat principal c’est la poutine. On utilise du fromage du Mexique (Oaxaca) et après on en a fait beaucoup de dérivés en adaptant certaines recettes avec des produits locaux. On a aussi une partie italienne avec des pâtes et une partie mexicaine. Au fur et à mesure on enlève ce qui marche moins bien et on ajoute des nouvelles choses mais globalement c’est la même carte depuis le début : de la poutine et des burgers avec quelques autres plats à côté.

Comment vous faites la cuisine ici ? Le chef est canadien ? Quel produits vous utilisez ?

On a 3 chefs, les trois sont mexicains et sont excellents. Pour les produits on utilise que des produits locaux, on n’importe rien ! On trouve vraiment presque tous les mêmes produits qu’au Canada. On fait les courses dans les grands supermarchés, il peut arriver qu’il manque une chose ou deux alors le chef est obligé de prendre sa moto pour aller chercher ce qu’il manque mais on n’a pas trop de problèmes à ce niveau là.

Et le personnel mexicain est bien ?

Dans l’ensemble oui, le seul problème c’est pour qu’ils arrivent à l’heure… Nous on a instauré dans le contrat que s’ils arrivent en retard, on retire une certaine somme de leur salaire ; A chaque demi heure c’est 50 pesos en moins, ça permet de limiter les retards. Mais quand ils sont bien formés nos employés sont très bien, on ne sait pas si c’est que les nôtres ou si c’est une généralité mais on est contents. Après on a aussi du personnel québécois ça permet de mieux faire le lien avec nos clients canadiens. Nous avons un menu en espagnol, un en français et un en anglais donc il nous faut des serveurs qui parlent toutes les langues.

Est-ce qu’il y a de la concurrence de restauration canadienne ici ?

Non aucune, pour le moment ! Il y a un autre restaurant tenu par des québécois mais ils ne font que de la nourriture mexicaine donc pas de problème pour nous. Il y avait un autre restaurant québécois avant mais il a fermé. Pourtant il y a une forte demande, on peut servir 100 couverts mais les soirs de hockey ça nous arrive souvent de refuser du monde.

Comment faites vous pour votre local ?

Ici on est en location, c’est un contrat de 3 ans. C’est pas plus compliqué qu’ailleurs. On a quand même investi pas mal d’argent pour le rendre à notre goût mais c’est très facile. Il n’y a pas de problèmes pour faire des travaux dans une location. On peut même revendre et récupérer de l’argent en vendant le local en l’état au prochain locataire. On est locataire de l’établissement mais propriétaire de l’intérieur en quelque sorte. Avant de partir du local on fait ce qu’on appelle un “tras paso” (cession) avec le prochain locataire.

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