« C’est selon moi la clé de voute de l’avancement de mon projet, je veux souligner l’importance capitale des contacts dans la création d’une activité. Les relations interpersonnelles représentent l’une des ressources les plus importantes dont il faut absolument profiter pour réussir »

 

Rencontre avec Alexis, fondateur de l’application Sleedz

 

Comment en es-tu arrivé là ?

 

« En 2017, j’ai terminé mes études à l’ESC Rennes en réalisant mon dernier semestre d’études en échange à Buenos Aires en Argentine. J’ai alors eu l’opportunité d’être mis en contact avec l’un des intervenants de mon université qui était alors directeur média et communication d’Unilever en Amérique du Sud.

Je lui ai fait part de mon envie de lancer mon Business en Amérique du Sud sur le concept des applications telles que Slidejoy ou Ulike qui rémunèrent les consommateurs en échange de l’affichage de publicité sur leurs écrans de verrouillage. Connaissant le succès de ces applications en Amérique du Nord et en Europe, il m’a tout de suite exprimé son approbation et son soutien pour le lancement de l’application.

Par la suite, je suis revenu en France pour un certain temps afin de penser à mon projet et de commencer son développement. Puis, j’ai décidé d’installer mon « laboratoire » à Lima, une ville à l’image des grandes capitales sud-américaines. Je pense que si mon application rencontre du succès à Lima, cela devrait logiquement être le cas dans toutes les grandes villes d’Amérique du Sud. C’est une sorte de crash test qui me permet d’évaluer le potentiel de mon application sur le continent.

Mon application, dénommée Sleedz suit une stratégie de « Copycat », c’est-à-dire reprendre un concept ayant déjà prouvé sa viabilité et l’adapter plus ou moins à un nouveau marché. Je me suis inspiré pour le fonctionnement de l’application des leaders de ce marché Slidejoy et Ulike. Concernant la partie graphique, je me suis ouvertement inspiré du logo de Cheerz ainsi que d’une boutique de vêtements que j’ai visité à Rennes.

Afin de lancer au mieux l’application Sleedz, je me suis associé avec le directeur de la chambre de e-commerce péruvienne ainsi qu’avec 2 Argentins et un développeur péruvien. Le fait d’être associé avec une personne qui connaît très bien le marché du digital me permet d’asseoir ma crédibilité et aussi d’être conseillé au mieux pour développer le concept.

Aujourd’hui, je suis encore en phase de développement et l’application mobile n’est pas encore disponible. Cependant, le projet est en bonne voie puisque l’application est déjà terminée et prête à être lancée. »

 

Quelles difficultés as-tu rencontré durant ton aventure entrepreneuriale ?

 

« Premièrement, lorsque l’on est jeune, j’ai 25 ans, il est souvent dur d’être pris au sérieux dans le monde professionnel. Heureusement que je bénéficie de l’appui de mes associés qui me présentent des clients potentiels et me conseillent sur les aspects légaux, comptables et administratifs.

Cependant, le fait d’être Français au Pérou, ouvre beaucoup de porte et je me suis rendu compte que l’on était mieux considéré lorsque l’on est Européen dans la création de Business en Amérique du Sud.

Quand je suis arrivé à Lima, je ne connaissais rien du Pérou, je ne maitrisais que très peu l’espagnol et je devais faire face à une culture qui m’était totalement inconnue. Concernant le coté professionnel, il faut tout réapprendre car la culture du business est bien différente en Amérique du Sud et le rythme des négociations est beaucoup moins formel qu’en France : ponctualité, attitude, déroulement…

De plus, cela concerne le côté administratif, le visa pour être entrepreneur au Pérou est très compliqué à obtenir et il faut beaucoup se renseigner au préalable. J’ai notamment obtenu de l’aide de la communauté française à Lima, ce qui m’a permis de régler cette modalité.

Enfin et cela est vrai pour toute personne expatrié dans un pays lointain, l’éloignement de sa famille et de ses proches peut être pesant à long terme. Il faut essayer de trouver un équilibre de vie sur place pour remédier à cette difficulté. »

 

Quels conseils pourrais-tu donner à un entrepreneur souhaitant se lancer au Pérou ?

 

« Tout d’abord, et c’est selon moi la clé de voute de l’avancement de mon projet, je veux souligner l’importance capitale des contacts dans la création d’une activité. Les relations interpersonnelles représentent l’une des ressources les plus importantes dont il faut absolument profiter pour réussir. Par exemple, je n’en serais pas là aujourd’hui si je n’étais pas aller parler avec le directeur média et communication d’Unilever lors de mes études à Buenos Aires. Il ne faut surtout pas se dire que l’on va arriver dans un nouveau pays, se débrouiller tout seul et tout « casser » avec son entreprise, la majorité du temps cela mènera à un échec !

Il faut avant tout être curieux, parfois accepter d’être dans l’ignorance et se faire aider en conséquence. Aussi, il faut constamment aller voir de nouvelles personnes et ne pas hésiter à parler de son projet au plus grand nombre.

Il est également important de savoir s’entourer de compatriotes qui pourront vous être indispensables sur plusieurs plans. Je pense notamment au groupe Facebook «  Les Français à Lima » qui m’a permis d’obtenir des conseils sur l’obtention de mon visa de travailleur.

Ensuite, comme je l’ai dit précédemment, pour lancer mon activité j’ai opté pour la stratégie de « Copycat ». Cependant, copier « bêtement » un concept et le lancer dans un nouveau marché  est très risqué. Il faut toujours adapter plus ou moins le concept à la demande locale et surtout s’informer au maximum au préalable sur le marché dans lequel on veut s’implanter. »

 

 

 

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *