Rencontre avec Alireza Jozi – Fondateur de TechRasa

Présentation:

Après avoir abandonné des études en développement informatique et une école de commerce Alireza s’est tourné vers la Vienna University of Technology et la Vienna Business school of economics. Il s’est ensuite installé en Iran où il à pris conscience du potentiel des startups iraniennes. Il a donc décidé de s’associer avec un ami pour suivre les évolutions de ce petit monde à travers un blog. Ce qui a débuté comme un petit journal entre amis, est devenu la majeur source d’informations sur les startups tech en Iran.

D’où vient cet élan d’entrepreneuriat que connais l’Iran depuis quelques années?

Les Iraniens ont développé cet esprit d’entrepreneur principalement à cause de l’absence de concurrence internationale. Vous savez à cause des sanctions américaines, aucune entreprise occidentale n’entre sur le marché iranien, ce qui laisse une grande ouverture aux entreprises locales. Par exemple, nous avons notre propre Amazon, Uber, Youtube, Airbnb… Il y a un besoin pour l’économie iranienne de se développer et donc de créer nos propres infrastructures.

Qu’est ce que le système d’éducation a apporté à l’écosystème des startups?

L’iran possède un niveau d’éducation très élevé, surtout dans le domaine de l’ingénierie. Le gouvernement a cherché à promouvoir les études d’ingénieur et maintenant nous nous retrouvons avec un taux de chômage assez élevé en partie à cause de la guerre, des sanctions et de la crise économique. Mais il a aussi permis l’ouverture d’incubateurs dans les universités.

Comment le gouvernement a répondu à cette dynamique?

La mise en place d’outils d’aide au développement de startup tels que des espace dédié aux co-working space, mise en place d’incubateurs dans les universités, exemption de taxes, mais aussi du sponsoring ou de l’investissement direct. Le seul désavantage sont les procédures administratives. Cela prend entre 2 semaines et 1 mois pour ouvrir légalement une entreprise. D’un autre côté le gouvernement vous fournit un “Knowledge Base Certificate” qui vous permet d’être exempté de taxes pendant votre première année fiscale. La chambre de commerce iranienne est actuellement en train de moderniser ces procédures administratives en basculant sur le digital. Pour vous donner une idée de l’attitude du gouvernement face à la montée en force de certaines startups prenons comme exemple Snapp! (Uber iranien). Similaire aux débats légaux que Uber a dû faire face aux municipalités en europe et ailleurs, notre gouvernement,lui, a facilité le déploiement des chauffeurs dans les différentes villes en Iran.

Est-il facile d’investir ou d’ouvrir une entreprise en Iran?

En Iran les investisseurs étrangers ont le droit de détenir 100% du capital d’une entreprise. De notre côté c’est assez simple, mais les sanctions américaines décourage la plupart des entreprises, même si l’on observe encore quelque fonds d’investissement européen présent. Il existe un plan d’investissement FIPPA (Protection et Promotion des Investissements Étrangers) qui permet aux investisseurs de sécuriser leur investissement dans le pays. Le seul problème reste la pression constante des Etats-Unis qui accroît le risque d’investissement, mais qui en retour vous rapporte plus.

Nous avons un fonds d’investissement en capital risque qui a lancé cet tendance d’investissement à risque nommé Sarava. Ils ont investi dans Digikala (Amazon iranien), qui est maintenant l’entreprise la plus cotée en Iran. Sarava possède maintenant un portfolio d’approximativement 50 startups et incubateurs high-tech.

Dans quels domaines les startups ont elles des opportunité à saisir?

Le domaine du e-commerce est actuellement le plus grand marché en Iran, mais je pense que le domaine du bio-médicale a un bel avenir devant lui. Même s’il n’y a pas eu beaucoup d’activite dans ce secteur, il y a un besoin d’infrastructure, dont le gouvernement promeut et s’investit personnellement. Il faut aussi qu’il y ai plus de transparence sur les données, avec une meilleur distribution, le tout plus sécurisé. Une fois qu’il atteindra ces étapes, je pense qu’il y aura énormément de startup qui se lanceront dans ce domaine dans plus de 5 ans. Le secteur financier qui est assez avancé, où par exemple tous les virements sont instantané en Iran grâce à son réseau local nous mène à un développement du e-commerce plus fort.

Comment l’Iran gère son pôle recherche et développement avec les sanctions?

Les sanctions ne nous empêche pas de se développer, dans certains cas cela boost nos recherches. Étant donné que nous ne possédons pas les équipements nécessaires, nous le construisons nous même. Tout ce que nous n’avons pas, nous le créons! C’est notamment comme ca que nous sommes spécialisés dans les nanotechnologies.

Le crowdfunding est il une méthode populaire en Iran?

A vrai dire, nous l’utilisons plus pour des cause humanitaires et sociales. Depuis l’année dernière nous avons introduit le crowdfunding en capital, qui permet aux particulier d’investir dans des PME. Je pense que la pratique va se populariser, car c’est une méthode d’investissement alternative plus accessible et séduisante. Tout le monde n’a pas de quoi investir d’importants montants au moment le plus forts des sanctions et de la crise. Si vous mettez votre argent dans un compte en banque vous bénéficiez d’un taux d’intérêt annuel de 24% en Iran, donc si vous devez investir il faut que la startup

Pouvez vous nous donner 3 avantages pour une startup en Iran

  1. Un marché du travail très talentueux

  2. Un énorme marché:  81 millions de personnes avec en dessous de 35 ans

  3. Pas de concurrence internationale

Pouvez vous nous donner 3 désavantages

  1. Crise économique: dévaluation du Rial Iranien

  2. Procedures administratives longues

  3. Sanctions américaines: difficulté à accéder aux biens et services extérieurs  

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